2008
« Invitée en 1940 par le gouvernement japonais pour orienter la production de l’art industriel du pays, Charlotte Perriand (1903-1999) rencontre un pensée – le théisme – et une architecture ancestrales, conformes aux préceptes modernistes qu’elle défendait avec Le Corbusier et Pierre Jeanneret. L’élaboration de son ’art d’habiter’, qui modifia profondément la manière de vivre des Français dans les années 50, est née en partie des réflexions et des études qu’elle a menées pendant sa mission au Japon. En retour, elle a contribué avec passion, à travers ses conférences dans les instituts et ses interventions dans les ateliers de production, au renouveau de l’artisanat japonais. « De tous les Occidentaux qui ont travaillé au Japon, c’est probablement elle qui a eu la plus grande influence sur le monde du design japonais », a déclaré le grand designer Sôri Yanagi, qui fut son assistant.
Ses expositions au Japon, « Contribution à l’équipement intérieur de l’habitation, Japon 2601. Sélection, tradition, création » (1941) et « Proposition d’une synthèse des arts, Paris 1955. Le Corbusier, Fernand Léger, Charlotte Perriand » (1955), qui eurent un grand retentissement, ses publications et ses études, ses réalisations à Tôkyô, la maison de Jacques Martin (1953), l’agence Air France (1959) ou, à Paris, la résidence de l’ambassadeur du Japon (1966-1969), le showroom Shiki Fabric House (1975) et la Maison de thé de l’Unesco (1993) sont autant de témoignages des liens entre cultures occidentale et japonaise et de leur enrichissement réciproque.
Cet ouvrage, qui retrace un demi-siècle de dialogue entre Charlotte Perriand et le Japon, conçu à partir d’archives inédites, notes et dessins qui révèlent la liberté de pensée de cette grande créatrice engagée face aux enjeux d’une période complexe, est d’un enseignement précieux pour les nouvelles générations d’architectes et de designers, mais pour l’homme d’aujourd’hui ».