Le musée des arts asiatiques est géré par le Département des Alpes-Maritimes. En 1987, le Département a commandé au célèbre architecte japonais Kenzô Tange la conception architecturale d’un musée dévolu à la connaissance de l’art et de la culture du monde, inauguré en octobre 1998. Implanté sur un site d’exception, érigé sur un lac artificiel à l’intérieur d’un parc floral de sept hectares, le long de la célèbre Promenade des Anglais, face à l’aéroport de Nice Côte d’Azur et en plein cœur du centre d’affaires l’Arénas, ce chef-d’œuvre de marbre blanc crée un véritable pont entre les cultures et les sensibilités des continents européen et asiatique. Il s’adresse à un large public et le confronte à des pièces de haute qualité, caractéristiques de l’esthétique des cultures évoquées. La grande originalité du pari retenu, plus proche d’un concept extrême-oriental qu’occidental, réside dans une volonté de s’appuyer sur des collections anciennes, servant de références historiques et esthétiques, pour exprimer la pérennité des traditions jusque dans les créations les plus modernes. Stylisme et design, meubles et objets usuels appartenant, sans critères de dates, aux arts du quotidien, ainsi que pièces ethniques remarquables, témoignent de la diversité des cultures asiatiques et de la qualité d’un savoir-faire sauvegardé, le plus souvent, par une pratique ininterrompue.
Quant à la présentation muséographique conçue par l’architecte François Deslaugiers, elle va dans le sens d’une mise en valeur totale de l’objet par des supports de verre susceptibles de disparaître, afin de ne pas créer de distorsion pour l’œil avec les matériaux clés du bâtiment, marbre, métal et verre, et un éclairage subtil, faisant de chaque pièce une œuvre unique, apparaissant magiquement dans la lumière.
La visite commence par le rez-de-chaussée avec quatre salles en forme de cube consacrées aux deux civilisations mères de l’Asie, la Chine et l’Inde, puis le Japon et l’Asie du Sud-Est. Au premier étage, la rotonde, couronnée d’une pyramide en verre, est dévolue au bouddhisme, élément unificateur du monde asiatique, et reçoit également des expositions d’art contemporain. Au sous-sol, la visite se poursuit par l’exposition temporaire et au rez-de-chaussée, par le pavillon de thé, espace architectural japonais dédié aux cérémonies du thé. Prenant appui sur les références anciennes et contemporaines constituées par la collection du musée, les expositions temporaires associent également tradition et modernité, arts de cour et expressions populaires ou tribales, ainsi que créations contemporaines ouvrant sur le XXIe siècle.