Association K12

Parcours de Dominique Bargiel

Origines de la passion

A 8 ans il commence par pratiquer le judo à Mur-de-Barrez, et découvre dans les années 70, Dr Justice, héros de BD dans Pif Gadget. Médecin humanitaire et grand voyageur, Dr Justice est surtout un grand justicier qui s’aide de ses capacités de judoka et karatéka…Un coup d’œil sur quelques planches, permet de comprendre. Dominique voit bien sûr 「Les Sept Samouraïs」 de Kurosawa à la télé et regarde également Carradine dans Kung Fu. En 1982, il débute la pratique du karaté à Rodez, mais est contraint d’arrêter à cause de ses problèmes d’auditions. Dès 1978, il n’a qu’une envie : avoir son sabre. Mais 「un sabre, un vrai, est cher…」 comme il ne peut pas se le payer, il décide de se le fabriquer.

Les premiers essais

La première lame en 1987, à partir d’un fer plat qui 「traînait par terre」 et tout le travail de mise en forme par un meulage à la disqueuse. Ensuite des ressorts de camions coupés en deux dans la longueur, chauffés dans un brasero (aménagé dans un bidon de 200 litres), et martelés pour les redresser. La première trempe : enduit sur tout le dos de la lame de béton réfractaire, puis chauffe du tout (de dimensions d’un gros poteau de clôture) dans une forge portative à manivelle… 1996 : premier sabre selon la forge traditionnelle japonaise.

La première forge

En 1990, installée sous le balcon de son appartement en plein centre de Bozouls avec son premier marteau-pilon. Pendant 4 ou 5 ans, il forge de l’acier industriel puis son propre acier. Il commence à lire à la même époque, ses premiers livres sur la forge japonaise traditionnelle. Le premier livre acheté : The Craft of the Japanese Sword par Leon and Hiroko KAPP, Yoshindo YOSHIHARA. Les lectures, recherches, études des techniques ne vont plus s’arrêter.

Le charbon de bois

Le charbon étant assez honéreux et la consommation importante, il le fabrique pendant 10 ans. La première fournée est réalisée, sous le balcon de son appartement dans Bozouls : 3 bidons d’huile de 200 litres percés de trous, cuisson à l’étouffé pendant 5 heures du bois. Au bout d’un an, le voisinage en a assez… Il part donc le faire dans un pré d’un ami sur le Causse : chaque week-end, environ 1 m3.

L’acier de réduction

L’idée germe vers 1988 avec toujours la même démarche : rechercher et étudier des données techniques métallurgiques puis mettre en pratique. Premier bas fourneau : 20 x 20 cm avec des briques réfractaires achetées ; résultat : une loupe d’acier de 1 kg environ. 「Et puisque cela fonctionne avec un petit, cela doit fonctionner avec un plus gros」 se dit-il. Donc : prospecter et trouver de l’argile dans la campagne aveyronnaise, le ramasser, fabriquer ses propres briques. Idem pour le minerai de fer. Et selon lui, 「c’est comme les champignons」. Dès l’age de 14 ans il s’intéresse à la minéralogie et à l’archéologie, et sillonne le nord de l’Aveyron en vélo ; il connaît donc quelques sites où aller 「rabaler」.

K12

Pour le site du Kaymard dans le département de l’Aveyron d’où est issu le minerai de fer qu’il utilise.

Pour Kera, nom japonais de la loupe d’acier issue de réduction.

Pour 「le K12」 : Alain Authier, Georges Issert-Tabardel et Claude Marquet se joignent à Dominique ; ils réalisent ensemble les premières démonstrations publiques de forge et bas fourneau en 1998. Et en 2010, création de l’Association K12 pour la démonstration de forge japonaise par Manabe Sumihira, Sotaro Matsumura et Pierre Nadeau à Fers et Lames 2011. 「La cerise sur le gâteau」 dixit Dominique.

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