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Entretien avec Mme Françoise Philipe, Présidente de l’ASIJ

Association pour la Section Internationale Japonaise de la Défense à Courbevoie

Pouvez-vous présenter votre projet en quelques mots ?
En 2016, lors du vote pour le Brexit, l’Éducation Nationale et le Conseil Régional, dans un souci d’attractivité, ont lancé un projet d’ouverture de sections internationales sur Courbevoie. Ainsi, sont apparues des sections allemande, américaine, anglaise, chinoise et coréenne. La langue japonaise n’y figurait pas. Or à l’époque, je dirigeais déjà l’association culturelle franco-japonaise de la Défense - Daruma, qui donnait des cours de japonais à des enfants. Forte de cette expérience, j’ai contacté l’Académie de Versailles et l’Ambassade du Japon pour proposer l’ouverture d’une section japonaise. Cette demande a été accueillie favorablement.

La section japonaise a ainsi ouvert en 2018, s’adressant à des enfants allant de la maternelle au CM2. En 2020, pour assurer la continuité du cursus au collège, nous avons réussi à ouvrir la classe de 6ème au collège. L’année prochaine, ce sera la cinquième. Les cours que nous proposons sont entièrement intégrés au cursus scolaire. Nos élèves baignent donc dans un environnement bilingue et biculturel, à l’image de leur identité puisqu’ils sont le plus souvent issus de couples franco-japonais. Aujourd’hui, nous accueillons plus d’une cinquantaine d’enfants.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour mettre en œuvre votre projet ?
Si nous avons reçu beaucoup de soutien dès le départ, le point le plus épineux a été le financement. L’ASIJ fonctionne grâce aux dons de familles et de mécènes. Cela permet de rémunérer nos enseignantes et d’acquérir du matériel pédagogique, allant entre autres des outils de manipulation pour les maternelles aux cahiers d’exercices pour l’apprentissage des kanjis en primaire.

En ce sens, la Fondation Franco-Japonaise Sasakawa nous a très tôt compris et soutenu notre projet. Elle a été notre premier mécène et nous a subventionnés pour nos deux premières années. Grâce à elle, nous avons pu évoluer dans un climat financier serein.

Quels sont les objectifs de l’ASIJ pour les années qui viennent ?
Le premier objectif est de trouver de nouveaux mécènes pour prendre le relais de la Fondation Franco-Japonaise Sasakawa qui nous a aidés pendant deux ans.

Ensuite, nous devons réfléchir à la manière de moderniser l’enseignement avec du matériel qui correspond à la génération de nos enfants. Cette période de Covid-19 s’y prête tout particulièrement. Pendant le premier confinement, nos enseignantes ont fait avec les moyens du bord pour que les cours continuent, et ce n’était pas toujours évident, ni pour elles, ni pour les familles.

En mars prochain, nous allons accueillir notre première stagiaire. Elle passe son master d’enseignement du japonais et sera un mois avec nous. En avril, nous allons ouvrir une bibliothèque de livres japonais pour enfants dans des locaux mis à disposition par la Mairie de Courbevoie. Celle-ci permettra aussi, je l’espère, de créer un lien entre nos aïeuls et nos plus jeunes à travers la lecture de contes par exemple.

Enfin nous sommes en train de développer un nouveau site Internet afin que l’ASIJ ait une meilleure visibilité. Ce site sera la première porte à laquelle les familles et les mécènes pourront venir frapper pour nous rencontrer.

A qui s’adressent ces cours ? Avez-vous des enfants dont aucun des parents n’est Japonais ?

Nos cours s’adressent majoritairement à des enfants qui ont au moins un parent japonais. Nous visons aussi à intégrer ceux de deuxième ou troisième générations nés en France. Moi-même, je suis franco japonaise, élevée entièrement en France, et je sais combien il peut être difficile de ne pas perdre le lien avec le Japon.

Nous constatons également qu’il y a de plus en plus de couples franco-japonais qui s’installent dans notre quartier. Et contrairement aux décennies précédentes, certaines familles ont des moyens plus modestes. Nous avons le désir que ces familles-là aient aussi accès à un enseignement de qualité.

Quels sont vos partenaires ?
Outre la Fondation Franco-Japonaise Sasakawa qui nous accompagne depuis deux ans, il y a bien sûr l’Ambassade du Japon en France. Ils sont très attentifs à la vie de la section. L’ancien ambassadeur, son Excellence Masato Kitera, était venu assister à l’inauguration de la section japonaise en primaire. C’était un fort témoignage de son soutien.

Il y a aussi la ville de Courbevoie qui nous donne accès à ses locaux scolaires pour l’enseignement et facilite les dérogations des familles non-courbevoisiennes pour inscrire leurs enfants dans la section. Enfin bien sûr, nous travaillons en étroite collaboration avec les services de l’Éducation Nationale, en particulier la Délégation aux Relations Européennes et Internationales et à la Coopération (Deric), sa délégation académique (Dareic) et l’Inspection Académique.

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Fondation franco-Japonaise Sasakawa

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